Le chant du silence (Jérôme Loubry)

note: 4Un roman noir addictif Nathalie - 12 avril 2023

Jérôme Loubry revient avec un roman noir angoissant. Non-dits, manipulation et vengeance dans une atmosphère sombre et pesante. Des personnages attachants, rattrapés par le passé dans la grisaille d'un village de pêcheurs. Une belle réussite !

Quattrocento (Stephen Greenblatt)

note: 2Bon roman mais mauvais livre d'histoire Mathieu - 12 avril 2023

Par sa couverture et son sujet, ce livre ressemble tellement à un roman qu'il est souvent classé au mauvais rayon des bibliothèques. En réalité, il s'agit d'un récit historique racontant comment le collectionneur Poggio Bracciolini, à la fin du Moyen-Âge, sonna le coup d'envoi de la Renaissance en découvrant un manuscrit oublié de Lucrèce dans un monastère allemand. L'histoire est passionnante et se lit effectivement comme un bon roman. Mais en tant qu’ouvrage documentaire, ça laisse à désirer. La description du Moyen-Âge comme une époque obscurantiste gouvernée par des cardinaux luxurieux et des moines tyranniques est une image d’Épinal grotesque que désavouerait n’importe quel spécialiste. Tout religieux qu’il était, le Moyen-Âge admettait, et cultivait même les sains plaisirs des sens. La curiosité ordonnée à un devoir d’État (la « studiositas » en latin) était également considérée comme une vertu. La « curiositas » honnie par les pasteurs moyenâgeux n’était que la version fouineuse et désordonnée de cet appétit de savoir. Toutes les propositions philosophiques de l’œuvre sont affectées par ce parti pris manichéen et trop simpliste pour être crédible : le Moyen-Âge était une période de ténèbres où la Renaissance et le matérialisme ont apporté la lumière. Greenblatt estime par exemple que Lucrèce a sauvé le Moyen-Âge de ses superstitions lénifiantes en le détournant des considérations métaphysiques abstraites pour le tourner vers l’admiration du monde concret. Il oublie apparemment tous les intellectuels et chercheurs médiévaux qui, non contents d’avoir fondé des universités et organisé les différentes branches du savoir médiéval, nous léguèrent de volumineux ouvrages d’astronomie ou de sciences naturelles. Rappelons aussi qu’à partir du XIIe siècle au moins, la philosophie médiévale, sous l’influence d’Aristote, sépare le bonheur philosophique (contemplation de l’harmonie du monde) de la béatitude spirituelle (contemplation des mystères). Au moment où le Pogge découvre son manuscrit, donc, la théologie et la philosophie sont déjà deux disciplines distinctes quoique liées ; la seconde incluant ce qu’on appellerait aujourd’hui les sciences naturelles. Il ne faut pas oublier enfin que la Renaissance fut marquée par un retour du néo-platonisme, une philosophie idéaliste relativement éloignée des soucis matérialistes d’Epicure et de Lucrèce. Il y aurait encore beaucoup de choses à reprocher à Greenblatt, mais l’essentiel n’est pas dans les erreurs historiques et philosophiques, qui peuvent toujours se débattre. En réalité, il faut toujours se méfier des historiens incapables de décrire une époque éloignée autrement qu’à travers le prisme de leurs propres valeurs. Il est beaucoup plus pertinent et intéressant de chercher le génie propre à chaque époque que de lui reprocher de n’être pas la nôtre.

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Molto adagio pour quatuor à cordes (Guillaume Lekeu,)

note: 5Captivant, comme un livre ou un film, mais c'est un disque... Antoine - 9 avril 2023

Captivant, comme un livre ou un film, mais c'est un disque...
Souvent, on met un disque parce qu'on veut du bruit : harmonieux, dissonant, rythmé, posé, gai ou triste. Mais du bruit, quoi !
Ici ça commence par un silence qu'altère un seul son presque murmuré. Mais grave, lent profond, comme une respiration. Alors, c'est forcé, on tend l'oreille et on est emporté. D'abord comme une berceuse puis par des plaintes qui nous enveloppent dans une ambiance plus fantastique qu'inquiétante. Difficile de décrocher et ça reste en tête.
L'étrange Guillaume Lekeu disait, du haut de ses 17 ans : "Ce sera bizarre, détraqué, horrible, tout ce qu'on voudra ; mais du moins ce sera original", précise le livret en présentant le compositeur.
Et de poursuivre : "Le choix d'une mesure à cinq temps qui entretient une pulsation instable, contribue au caractère étrange de cette composition dont les irrégularités font le prix - surtout par ce qu'elles révèlent de sensibilité et d'inspiration à l'état pur".

Le chant de nos filles (Deb Spera)

note: 4Le chant de nos filles Laurent - 7 avril 2023

État sudiste, la Caroline du Sud, émancipe les esclaves en janvier 1865. Ainsi Oretta Bootles connaîtra le racisme mais non l'esclavage en 1924, employée par la famille Coles; qui depuis toujours à gérer la destinée de sa famille. Edwin Coles, le patriarche de l'exploitation de coton, règne en maître et en despote sur son immense exploitation ; le premier à avoir le téléphone, une automobile et l'électricité. En outre grand ami et généreux donateur du gouverneur de l'état. Son épouse Annie, maîtresse femme qui donne la chance de travail et de toit aux personnes les plus démunies, mais dont l'aveuglement l'oblige à ne pas voir la sombre vérité qui perdure depuis des années dans sa demeure. Enfin Gertrude Pardee, mariée à un homme violent, alcoolique et mère de quatre enfants.

Le destin va entrecroiser la vie de ces trois femmes, dans une époque loin d'être une sinécure, aussi bien pour les femmes que les personnes de couleur. Une époque où les conditions de travail, ne permettent pas le libre-arbitre dans la vie quotidienne. Heureusement, existe des femmes tel que Retta au grand cœur, une humaniste, qui réfute avec véhémence la rigidité des mœurs de l'époque, les barrières sociales et prône l'amour de son prochain – mais la souffrance n'a pas de couleur n'est-ce pas ?.

Annie Coles, qui a soixante-dix ans envisage les choses avec le recul que confère l'expérience, et qui pourtant refuse une vérité qu'elle ne peut admettre – un déni : les fameux secrets de famille. Avec une conséquence qui la fait souffrir, depuis des années, l'éloignement et l'absence de nouvelles de ses deux filles. Un amour maternel qu'elle reporte sur ses deux fils et la gestion d'un atelier de couture pour les femmes de la petite ville.

Enfin Gertrude, une pauvre femme malheureuse, mais tenace et courageuse, qui prend une décision brutale et fatale. Qui va générer une situation difficile pour ses enfants dont le ventre crie famine. Puis elle sera avec la lassitude devant l'ignominie qui continue, et sa pugnacité de mère, le bras vengeur de la vérité.

Un livre choral poignant sur ces périodes révoltantes de l'esclavagisme, de l'essor du capitalisme qui écrase tout, de la furieuse misogynie ambiante et latente ; bref une période qui laisse peu de place à l'empathie. Sous les mots de l'auteure, l'on sent le pouvoir d'assimiler, si cela est possible, les vicissitudes des pauvres gens, la révolte de ces situations qui ne leur laissent pas le choix de leur avenir mais uniquement d'accepter leur passé. " Le chant de nos filles " évite le manichéisme sur les thèmes de l'enfance maltraitée et des femmes battues ; un beau livre d'amour !

Histoire de ta bêtise (François Bégaudeau)

note: 3"M*rde à celui qui le lira" Mathieu - 7 avril 2023

François Bégaudeau, écrivain d'extrême gauche, adresse son livre au "bourgeois" centriste qui se croit ouvert d'esprit mais parvient, tout en se donnant l'image d'un humaniste égalitaire, à maintenir un statu quo qui l'avantage. Même si on n'est pas passionné par le sujet, on trouvera dans ce livre un blasphème bienvenu contre la politique "socialement acceptable" et les poncifs dont se payent la plupart des grands magazines d'opinion (et ceux qui les lisent).
Le portrait est ressemblant, les insultes sont marrantes, et on a du mal à lâcher le bouquin. Mais quand c'est fait, on se rend compte que cette avalanche d'invectives a noyé la réflexion et que peu d'arguments satisfaisants ont été développés. On finit aussi par se lasser des tarabiscotages sémantiques et du style haché, souvent ridicule, qui rappelle précisément les tentatives des romanciers "bourgeois" pour imiter la spontanéité et/ou le parler populaire. À lire pour se remettre en question, si on se sent visé, et pour se défouler dans le cas contraire.

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OVNI (s) n° 2
Ovni(s) (Antony Cordier)

note: 5Décalé, désopilant et tendre Vinciane - 5 avril 2023

Cette série totalement loufoque nous replonge dans les années 70, période où le phénomène ovnis électrisait l’opinion. Outre une reconstitution vintage exemplaire, la série bénéficie d’un scénario inventif qui multiplie les situations absurdes d’autant plus hilarantes qu’elles sont portées avec brio et conviction par d’excellents acteurs. Une série déjà culte.

OVNI (s) n° 1
Ovni(s) - Saison 1 (Antony Cordier)

note: 5Décalé, désopilant et tendre Vinciane - 5 avril 2023

Cette série totalement loufoque nous replonge dans les années 70, période où le phénomène ovnis électrisait l’opinion. Outre une reconstitution vintage exemplaire, la série bénéficie d’un scénario inventif qui multiplie les situations absurdes d’autant plus hilarantes qu’elles sont portées avec brio et conviction par d’excellents acteurs. Une série déjà culte.

Toudou (Isabelle Caillard)

note: 5Une douce merveille ! Marie-Laure - 5 avril 2023

Quel beau disque ! Des textes et des compositions tout en douceur, et humour. Des voix magnifiques et mignonnes... sur les petites étapes de la vie . quotidienne... Un enchantement pour les oreilles....

Castello del drago (Barbara Schyns)

note: 5En équipe contre les dragons Dorine - 4 avril 2023

Des dragons attaquent le château, les chevaliers arriveront-ils à s'associer pour combattre ensemble les terribles dragons ? Assemblez par paires les chevaliers de la même couleur pour activer l'arme des chevaliers et anéantir les dragons. Un jeu coopératif a partir de 5 ans.

Last night in the bittersweet (Paolo Nutini)

note: 5Un retour doux pour nos oreilles Claire - 4 avril 2023

Après 8 ans d’absence, Paolo Nutini revient avec un album aux styles musicaux variés. Au programme : rock, soul, pop, folk-rock, post-punk et ambiances sonores qui donnent envie de s’allonger et d’écouter la voix chaleureuse de l’artiste.

Parfois, certains titres vous feront penser à Robert Plant, aux Beatles ou encore à Rod Stewart.

L’ensemble en fait un régal pour nos oreilles et prouve que Paolo Nutini ne cesse de se renouveler et de nous faire plaisir avec sa délicatesse et son énergie.

Exiles (Ophélie Gaillard)

note: 5perle rare Antoine - 2 avril 2023

D'une gaité irrépressible à une nostalgie poignante, d'une nostalgie poignante à une gaité irrépressible... Une perle rare de la musique classique américaine inspirée des mélodies d'Europe centrale. Je l'avais perdu avec d'autres, c'est le premier que j'ai voulu remplacer. A découvrir d'urgence !

La décision (Karine Tuil)

note: 5La Décision Laurent - 31 mars 2023

Quelques mois après les attentats du 13 novembre 2015 revendiqués par Daech, la juge Alma Revel doit statuer sur le sort d'un jeune homme, parti avec sa femme et son enfant en Syrie. En outre, pendant la même période, elle traverse avec son mari écrivain en panne d'inspiration, une remise en cause de leur couple.

Alma, juge d'instruction antiterroriste, dont l'antienne consiste à chercher inlassablement la manifestation de la vérité, pendant ses enquêtes et ses interrogatoires, pour se fier uniquement sur des éléments objectifs. Mais bien difficile à vivre, un tel poste : il faut savoir être solide, déterminé, savoir encaisser les coups et supporter la violence sous quelque forme qu'elle se manifeste. Avec son corollaire, l'obligation d'être forte en toute circonstance, d'être à la hauteur...mais, parfois, vient un moment où l'on s'écroule. Le moment choisi par Ezra, son mari, pour faire éclater sa crise existentielle, car il constate un retrait de sa femme. Leur vie de couple qui insidieusement introduit, l'indifférence, l'absence d'explication, et avec pour finalité un éloignement l'un de l'autre.

Alma subit l'acrimonie de celui-ci-joint à la double contrainte de son métier vis-à-vis de l'affaire Kacem : le jeune homme revenu de Syrie, et qui souhaite s'amender et vivre en France en bon père de famille, et considérer son voyage comme une erreur de jeunesse...Mais le risque existe qu'il ne soit revenu que pour préparer un attentat ! Et pour cette juge, le risque de prendre une mauvaise décision n'est rien comparée à la terreur de l'indécision. Prendre la bonne décision : pour qui ? Le mis en examen ? La société ? Sa conscience ? Juger en son âme et conscience n'obère pas du fait qu'il s'agit d'un acte politique. Et pour elle éviter à tout prix l'échec irrémissible de sa décision !

Une plongée dans le monde abstrus de la justice, avec ses arcanes qui échappent au public ; de même que les obligations de discrétions liées à ce métier de juge antiterroriste. Grâce au récit à la première personne du singulier, nous suivons la vie de ce juge dans les sphères de son travail et de sa vie personnelle. Une enquête performante et un grand moment de lecture bref ; un livre captivant et remarquable mais également, créateur de réflexions personnelles.

La chasse aux monstres (Antoine Bauza)

note: 5Combattre les monstres avec des jouets Dorine - 29 mars 2023

Notre objectif : renvoyer les monstres au placard, nos armes : des jouets. Dans ce jeu de mémoire coopératif il faut trouver le bon jouet pour effrayer les monstres avant qu'ils ne soient trop nombreux et qu'on ne soit effrayer à notre tour. Un jeu accessible à partir de 3 ans, parfait pour jouer avec les plus jeunes en famille.

La fabrique des lendemains (Rich Larson)

note: 3La fabrique des lendemains Laurent - 27 mars 2023

Paru en anglais sous le titre " Painless " et " La fabrique des lendemains " dans notre hexagone, ce roman de science-fiction se compose de vingt-huit nouvelles. Et " Richard Larson " nous propose des voyages dans l'empire et l'emprise, de la technologie, sur le genre humain.

Il serait présomptueux de vouloir décrire l'intégralité des nouvelles et surtout les différents thèmes abordés. Cependant le dénominateur commun en sera les sciences qui dominent la vie terrestre voir sur les autres planètes. Voici quelques approches qui mises bout à bout nous dirigent droit dans un monde, je trouve, d'une grande noirceur : peuple décimé par un virus, manipulation génétique humaine, le mur – Mexique/USA –, sentiments amoureux entre des robots, rejet de la nourriture carnivore – le végétarisme –, pratiques médicales de clonage – et ainsi éviter la mortalité mais non pas la vieillesse ! –, le passage d'immigrés vers un lieu idyllique, la chasse d'êtres humains – punition / plaisir –, création de poupées de compagnie sensible – sans commentaire.

Bref beaucoup de sujets de l'actualité de notre quotidien, extrapolés vers un lendemain enchanteur ? À chacun de se faire son opinion. Pour l'auteur, cette fabrique de lendemains si elle génère des bienfaits pour l'humanité, concocte l'avènement de régimes politiques où l'individualité a disparu au profit de la technologie et bien sûr du capital.

Le début de ma lecture fut d'une approche difficile par une noria de termes inventés et ralentissant ma lecture, puis une fois passé ce cap rentrer dans la nébuleuse de chacune de ces nouvelles et assimiler les arcanes des messages subliminaux délivrés. C'est avec talent que " Richard Larson ", nous fait profiter des arcanes inextinguibles de son imagination prolixe. Mais malgré tout ce récit s'adresse aux amateurs du genre qui s'abreuvent au nectar de l'imagination et de l'anticipation.

Merci aux Éditions LE BÉLIAL & la collection QUARANTE-DEUX ainsi que Babelio dans le cadre de l'opération Masse Critique Mauvais genres.

N'aie pas peur ! (Gabriel Cirpacio)

note: 5N'aie pas peur ! Fatiha - 25 mars 2023

1, 2, 3, la cigogne a pondu ses œufs en même temps, après avoir soigneusement construit son nid. Elle les couve tous les trois et un jour, 1, 2 … crac, surprise… deux cigogneaux fendent leur coquille, mais pas le troisième ! Il prend son temps pour sortir et ne s’envolera également qu’après les deux autres.


Patience, encouragement, la fratrie est solidaire. Sur le thème de l’enfant qui se développe plus lentement que les autres, cet album cartonné avec l’apparition de 1, 2, 3 œufs bien semblables mais si différents par leur comportement... L’illustration fait tout, très lisible, amusante, avec énormément de tendresse aussi. Je recommande

La chambre ardente (John Dickson Carr)

note: 3Le cadavre prend la fuite ! Mathieu - 25 mars 2023

J.D. Carr est l'auteur de centaines d'enquêtes abracadabrantesques qui ont retourné les cerveaux de milliers de lecteurs. La chambre ardente est l'un de ses ouvrages les plus célèbres. Dans ce récit qui baigne dans une angoissante ambiance gothique, le cadavre de la victime, juste avant l'autopsie, disparaît d'une crypte scellée. La recette de ce genre d'ouvrage est connue : les situations invraisemblables se multiplient jusqu'à ce que les personnages se croient dépassés par des forces surnaturelles, puis un fin limier vient dissiper tout ce mystère et confondre l'assassin en fournissant aux évènements une explication rationnelle. Ici, pour la première et dernière fois de son œuvre, Carr prend le parti audacieux de modifier légèrement cette formule traditionnelle. On ne saurait en dire plus sans ruiner la surprise. Concluons seulement qu'il ne s'agit pas d'un roman policier comme les autres, et que selon les attentes du lecteur, l'épilogue pourra faire l'effet d'une révélation époustouflante ou d'un gâchis intégral.

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R&B
Le gros coup (Ken Bruen)

note: 4ON VOUDRAIT QUE CELA NE FINISSE JAMAIS Cathy - 25 mars 2023

Violents, indisciplinés et très franchement aux limites extrêmes de la légalité, les deux flics Roberts et Brant des quartiers populaires de Londres se demandent s'ils ne vont pas être les premiers à faire les frais d'un sérieux coup de balai prévu dans la police métropolitaine. Comme faire son boulot correctement est inenvisageable, il va bien falloir trouver un truc imparable. Une idée sublime qui fasse d'eux les nobélisables de l'anti-gang, les protecteurs du citoyen modèle, les nouveaux flics garants de l'ordre à venir, en mesure de nettoyer au karcher les taudis, de faire la une des tabloïds à midi et de parader le soir sur les plateaux de télé…

R&B
Le mutant apprivoisé (Ken Bruen)

note: 4Deuxième opus de notre équipe de choc, R&B. Cathy - 25 mars 2023

R&B le mutant apprivoisé s'attache aux aventures du sergent Brant et de l'agent de police Falls qui est une femme et noire. Au cours du roman, on passe des uns aux autres : malfrats et policiers de chapitre en chapitre, ce qui peut paraître déconcertant au début , puis on s'y retrouve. L'histoire est remplie de références : films, chansons et faits divers réels avec explications. On y retrouve par moments l'humour noir si présent dans le premier opus : le gros coup que j'ai trouvé bien plus drôle et bien plus passionnant.

Géopolitique (Tim Marshall)

note: 3Le monde en marche ! Muriel - 24 mars 2023

Un documentaire jeunesse inédit, magnifiquement illustré, pour répondre aux questions des enfants sur le fonctionnement du monde.
Un ouvrage clair, concis, avec des cartes, rédigé par un grand reporter, pour s'initier à la géopolitique...

Snapdragon (Kat Leyh)

note: 4Une sorcière en ville ! Muriel - 24 mars 2023

Un beau roman graphique au scénario original, à découvrir à partir de 9 ans (Collection Graphic Kids).
Prix Fauve Jeunesse 12-16 ans.

Fox-Boy n° 1
La nuit du renard (Laurent Lefeuvre)

note: 3Super renard Muriel - 23 mars 2023

Transformé en renard-garou par un mage, Pol Salsedo adolescent rennais, découvre que ses super-pouvoirs vont lui poser de gros problèmes...
Une série unique en son genre, dans la tradition des super-héros, avec des épisodes qui mélangent mondes parallèles, rencontres fantastiques ou aventures hexagonales...
Enthousiasmant !

Sous un ciel d'or (Laura Wood)

note: 3Glamour, romance et jazz ! Muriel - 23 mars 2023

C'est un vrai plaisir de suivre Lou, la jeune narratrice, qui découvre l'amour et ses désirs d'indépendance, au temps des années folles.
Un roman ado/adultes, joyeux comme une fête, facile à lire, idéal pour s'évader de la morosité actuelle !
Roman historique. A partir de 14 ans.

La philo expliquée aux enfants (Tahar Ben Jelloun)

note: 5Leçons de sagesse Muriel - 23 mars 2023

Les grandes notions philosophiques expliquées aux jeunes à partir de 12 ans.
Des clefs pour mieux comprendre les concepts qui régissent notre vie d'individu et de citoyen.
96 leçons de sagesse, illustrées avec humour, abordées avec un vocabulaire accessible. Parfait pour débattre ou apprendre à se poser les bonnes questions !

Mon premier bain de forêt (Isabelle Collioud-Marichallot)

note: 4Auprès de mon arbre Muriel - 23 mars 2023

Plongez en plein coeur de la forêt, grâce aux sublimes aquarelles au camaïeu de verts. On a l'impression de s'y promener, de sentir les odeurs, le souffle du vent.
Un plaisir pour les yeux, un apaisement. C'est au Japon qu'a été inventé le bain de forêt pour se ressourcer grâce à la nature.
A partir de 5 ans.

Les renards de Londres (Eugène Green)

note: 3Rusés renards Muriel - 23 mars 2023

Une fable animalière qui suscite la réflexion des jeunes lecteurs sur des thèmes d'actualité : respect de la nature, protection des animaux, courage et rébellion...
Les illustrations délicates apportent un charme supplémentaire à cette histoire originale de renards, au comportements très humains.
A lire aussi : La ferme des animaux de George Orwell. Watership Down de Richard Adams.

30 défis pour coder avec Scratch 3 pour les kids (Morad Attik)

note: 3Codage ludique Muriel - 23 mars 2023

Un guide pratique très complet, bien illustré et amusant, pour apprendre la programmation avec un logiciel gratuit, permettant la création de jeux et d'animations.
Incontournable dans notre société toujours plus numérisée !
A partir de 8 ans.

Azul (Mickael Kiesling)

note: 5Arrêtez le carrelage ! Mathieu - 21 mars 2023

Un jeu superbe où il vous faudra constituer une mosaïque de faïence en choisissant astucieusement vos carreaux pour constituer des séries. Ce concept simple donne des parties extrêmement agréables mais aussi très stratégique, où il ne faut pas s'emmêler dans les calculs et prendre garde aux coups bas. Un classique à essayer absolument.

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7 wonders : Architects (Antoine Bauza)

note: 5Jeu de gestion familial Mathieu - 21 mars 2023

Les jeux de gestion plaisent surtout aux ludophiles expérimentés, ou du moins aux joueurs les plus cérébraux. Cette variante du célèbre 7 Wonders introduit un élément de hasard qui permettra aux plus détendus de s'amuser sans se prendre la tête ; sans pour autant léser les intellos et les stratèges. Les règles sont nombreuses et variées, tout comme le matériel, mais on intègre le fonctionnement d'une partie dès le premier tour de plateau. Notons aussi que le jeu est très joli et le matériel bien conçu. On peut jouer à partir de 7 ou 8 ans, et les parties durent rarement plus d'une demi-heure, ce qui en fait un excellent jeu familial.

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Clara lit Proust (Stéphane Carlier)

note: 4Une belle lecture ! Françoise - 21 mars 2023

Clara est coiffeuse dans une petite ville. Son quotidien c’est une patronne mélancolique qui essaie de faire tenir son salon, un copain beau comme un pompier mais pas intellectuel pour deux sous, un chat qui ne se laisse pas caresser. Un jour, un client oublie A la recherche du temps perdu. dans le salon. Et Clara rencontre Marcel Proust. L'auteur nous fait parfaitement vivre l'émoi (après le temps du rejet) de Clara découvrant Proust et la littérature. Livre bien écrit, nonchalant.

Les enquêtes du département V n° 2
Profanation (Jussi Adler-Olsen)

note: 5Profanation Laurent - 15 mars 2023

" Jussi Adler-Olsen " m' entraîne encore, dans la critique de notre société moderne, après " Malédiction ". Le second volet met en exergue, cette fois-ci, la jeunesse nantie, dont l'unique passion hormis la puissance de l'argent consiste, à l'abri de toute barrière, d'humilier les faibles, sans remords, et de les faire souffrir, voire de les tuer et ceci en toute impunité ! Chez ces gens-là, il convient d'avoir des plaisirs, des jeux à l'aune de leur richesse et désœuvrement. Et comme indiqué dans le récit, leur modèle reste le film de Stanley Kubrick, " Orange mécanique ". Quelle perversité, quelle lâcheté, bref une satire sociétale.

Je retrouve le vice-commissaire Carl MØrck, suivi de l'inénarrable syrien Assad et d'une nouvelle recrue surprenante: Rose Knudsen. Sur son bureau au sein du département V – les affaires non élucidées – il s'intéresse et choisi un dossier de 1987 concernant le meurtre de deux jeunes gens dans une maison de campagne ; pas de vol ni de viol ! Malgré une enquête bâclée et non résolue, neuf ans plus tard un homme se dénonce être l'auteur de ces crimes. MØrck s'aperçoit bien vite, que celui-ci fait partie d'une bande de quelques élèves d'un collège très réputé. Dont l'antienne consiste à braver l'autorité, et dont l'ultime plaisir réside dans l'utilisation de la violence gratuite, et au hasard. D'autant plus, que ces énergumènes bénéficient d'une grande impunité, garantie par la position sociale de leurs parents, qui utilisent la corruption, pour la protection des leurs quelles qu'en soient les conséquences pour les autres. La strate de la bourgeoisie exécrée, l'essence même des hommes de pouvoir : égocentriques et sans scrupules.

Le décor est planté, pour cette seconde enquête, s'ensuit une longue et dangereuse traque de recherches des preuves pour annihiler les horribles prouesses de ce gang de l'absurde, des psychopathes où les notions d'empathie et de compassion ne figurent aucunement dans leurs personnalités vouées uniquement à la destruction et même la mort ! Je retrouve également ce climat délétère avec le roman de Karine Giebel : " Chiens de sang ".

En résumé, difficile de lâcher ce thriller sans avoir suivi les pérégrinations du commissaire, pour obtenir le juste châtiment des pervers. Je vais donc suivre cette série du département V ; qui mêle le suspens à l'originalité des scénarios qui, il faut en convenir, suit de près les côtés sombres de l'espèce humaine. Admirable auteur danois de polar de qualité.

Codex Naturalis (Thomas Dupont)

note: 5Un jeu incunable Mathieu - 15 mars 2023

Vous êtes un moine, et vous essayez d'assembler un gros volume sur les sciences naturelles. Les règles sont assez difficiles à expliquer (d'ailleurs la notice n'y parvient pas vraiment), mais une fois qu'on a compris, on n'arrête plus. Les parties sont courtes, plutôt calmes et restent prenantes qu'on joue à deux, à trois ou à quatre. Le jeu laisse la place à la réflexion et à la stratégie, sans grands éclats, trahisons ni coups de théâtre. C'est l'idéal pour les familles : tout le monde peut jouer à partir de 8 ans, sans crainte que la partie ne tourne au pugilat. Notons en outre que le design, inspiré des enluminures médiévales, est magnifique.

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Que reviennent ceux qui sont loin (Pierre Adrian)

note: 5Laissez-vous emporter Françoise - 11 mars 2023

Quel superbe livre ! Nonchalant, beau comme une soirée d'été qui n'en finit pas de bien-être, de bonheurs alanguis, sous une tonnelle, avec la tombée de la nuit et la famille, les amis réunis autour d'un verre, les discussions feutrées se poursuivent et on est apaisé de ce bonheur si simple de se retrouver. Mais on sait qu'il faut profiter pleinement de ce moment, hors du temps car les maisons de famille seront vendues, la famille et les amis s'éparpilleront,. Et il restera ce souvenir indélibile et tellement heureux dans notre mémoire.

Trio (William Boyd)

note: 2Trio Laurent - 10 mars 2023

Avec ce titre," Trio " et comme acception: un groupe de trois personnes indépendantes mais liées à un objectif commun – un film – ; je vais découvrir trois personnages chacun doté d'un profil atypique, naviguant dans le monde du cinéma. Avec de fait, son lot d'hypocrisie, de l'apparence de rigueur où virevoltent les parasites, dans l'air des studios. Un lieu, la station balnéaire de Brighton, la période l'été 1968 et l'action la création d'un film : L'Échelle pour la lune d'Émily Bracegirdle.

" William Boyd " à l'appui de trois rôles, met en exergue, ce monde de la vanité dont le seul fil conducteur consiste à utiliser en permanence la dissimulation, la sournoiserie voire la trahison. Et effectivement chacun garde dans sa sphère privé sa vraie personnalité, car chacun mène un double jeu. Bref le jeu de leur artificialité à l'égard de leur personnage public.

Le producteur, Talbot Kydd, doit gérer toutes les complications du tournage, aussi bien avec les acteurs, les techniciens mais également avec son associé ; et surtout cacher son homosexualité. Anny Vicklund, jeune artiste américaine, traîne un handicap lourd à porter, son ex-mari terroriste qui cherche à s'exiler et qui a besoin de fonds ; d'autant que pour tenir psychologiquement avec sa vie professionnelle et privée, elle absorbe régulièrement une grande quantité de médicaments. Enfin la femme du metteur en scène, Elfrida Wing, adoratrice de " Virginia Woolf ", qui boit pour écrire un roman sur le dernier jour de cette grande auteure, et ainsi éviter l'angoisse de la page blanche, et finalement voir des mots noirs sur une page blanche.

Déçu je suis par ce roman, qui laisse se croiser les turpitudes de chacun des protagonistes, y compris de quelques autres personnages haut en couleur. Mais je trouve, que ce récit tombent trop facilement dans les bassesses avec tous ces protagonistes, et utilise sans vergogne les hyperboles avec toutes les addictions qui parsèment ce roman. De ce fait, je suis resté sur le côté de la route.

Les enquêtes du département V n° 1
Miséricorde (Jussi Adler-Olsen)

note: 5Miséricorde Laurent - 9 mars 2023

Commencer un polar danois, donc " Miséricorde ", cela conduit dans un autre univers de personnages, d'une approche de la situation économique, de lieux inconnus et surtout d'une autre façon de vivre le quotidien. Ainsi en sera-t-il de ce policier scandinave.

Une femme seule, dans le noir absolu, sans point de repères, si ce n'est qu'elle comprend qu'elle est enfermée dans une cage, sans aucun bruit sauf celui de ses cris désespérés.

Carl Mørck, un ex-super-flic, qui a sombré après une triste affaire criminelle, se trouve momentanément sans affectation. Que va-t-on faire de lui ? Mais devant son expérience professionnelle et surtout sa hargne et malgré ses relations conflictuelles avec ses collègues, il se voit attribuer un poste nouvellement créé – pour répondre à la population qui s'inquiète des affaires non résolues, autrement dit les cold case – sous le nom département V, avec pour commencer, sa seule présence, pour peu de temps !

Il choisit une affaire vieille de cinq ans, la disparition de Merete Lyyngaard, vice-présidente du parti des démocrates, à bord d'un ferry. Faute d'indices, l'affaire fut classée ; mais elle sera sa première affaire, aidé par le syrien Hafez el Assad, homme à tout faire, qui vient le seconder. Un duo de choc, qui ne recule devant rien pour trouver le maximum d'indices afin de résoudre cette affaire. La relation entre ses deux enquêteurs, assez surprenante, représente un temps fort dans la recherche de la vérité ; on peut même dire qu'ils possèdent une grande complicité, doublée d'une parfaite complémentarité.

Pas de temps mort, pour retrouver cette femme politique disparue, avec de tels caractères bien trempés. Ce qui créé une action qui monopolise en permanence notre attention, et même si l'intrigue est loin d'être inextricable, le plaisir d'en connaître le dénouement est indéniable. En conséquence, on suit avec pugnacité la progression vers le dénouement, qui génère un long moment intense d'anxiété.

" Miséricorde " ce thriller est le premier tome de la série – Les enquêtes du département V – de neuf tomes de " Jussi Adler Olsen ". Et de ce pas, je vais commencer avec impatience le tome deux.

Podcast. Les scientifiques vous répondent : connaissez-vous le blob ? (Le Progres)

note: 5Qu'est-ce que c'est le blob ? Nathalie - 7 mars 2023

Le Progrès propose régulièrement des podcasts scientifiques sur son site internet dans une rubrique intitulée "Si, c'est vrai !". En voici un très intéressant sur un sujet méconnu et passionnant : le blob. Pour l'enregistrer, l'auteure Muriel Florin qui était l'invitée du café sciences cette année à la médiathèque, est allée au Parc zoologique de Paris, à la rencontre de cet organisme étrange qui se nourrit de flocons d'avoine, de champignons, .. peut mesurer jusqu'à 15 cm de diamètre et devient rouge au contact de la betterave. Envie d'en savoir plus, venez découvrir cette drôle de grosse tâche jaune !

Chronique d'une liaison passagère (Emmanuel Mouret)

note: 5Drôle, burlesque et romantique Imane - 7 mars 2023

Charlotte (Sandrine Kiberlain), est une mère célibataire téméraire et entreprenante, Simon (Vincent Macaigne) lui, un homme marié, père de famille, pudique et maladroit. Ils deviennent amants après s'être rencontrés lors d’une soirée, avec une condition : le plaisir, rien que le plaisir, sans complications.
Une histoire qui pourrait paraitre banale, pourtant pas de grands sentiments ici, mais une gymnastique, une orfèvrerie du lien amoureux qui se fait puis se défait.
Portée par deux acteurs solaires dans un Paris doux et mélancolique sur fond de Mozart, Emmanuel Mouret, expert dans l’art de mettre en scène les jeux de l’amour et du hasard, signe sans doute avec Chronique d’une liaison passagère l’un de ses meilleurs films.
Imane

Mystères à huis clos (Roland Lacourbe)

note: 4Un livre fermé de l'intérieur Mathieu - 7 mars 2023

Les mystères policiers réunis dans ce recueil sont tous ce qu'on appelle "des crimes impossibles" : un magicien qui se téléporte à l'intérieur d'un bureau, abat sa victime et se volatilise au moment où les secours vont arriver, un pistolet qui tire sa balle meurtrière depuis une enveloppe cachetée sans la percer, une charrette qui disparaît en passant sous un pont, sans laisser de trace sur la neige, un homme tué à l'intérieur d'une cabine téléphonique qui n'a pas été ouverte, sans que la vitre soit abimée, etc. Évidemment, les solutions sont toutes parfaitement logiques, et le surnaturel n'est pas une explication acceptable. Un régal pour les amateurs d'énigmes. Les commentaires de Roland Lacourbe sont également passionnants, mais il ne cesse de se référer à l'auteur de nouvelles policières G. K. Chesterton en l'appelant "George" alors que son prénom est Gilbert. Un tel manque de respect pour le génie de Chesterton représente sans doute le plus grand crime contenu dans ce volume. Pour la peine, j'enlève une étoile.

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Pour seul refuge (Vincent Ortis)

note: 3Pour seul refuge Laurent - 5 mars 2023

Une enquête palpitante située dans l'état du Montana, peu peuplé et incarnation de l'ouest américain, doté d'un enneigement idéal ; notamment pour les personnages de ce thriller. Et, premier roman pour " Vincent Ortis " qui se voit, d'ailleurs, attribué le Grand Prix des Enquêteurs 2019.

Graziella, une petite fille suit la Yellowstone River Road, elle ne le sait pas, mais il lui reste quelques dizaines de pas à vivre. En effet, un prédateur à proximité la regarde avancer, il jubile, sa proie approche et ses instincts primaires vont prendre le dessus !

Ainsi, quelques personnages principaux vont nous emmener au fin fond de vallées couvertes de neige et subir un froid glacial. Mais dans ces contrées isolées, il ne faut surtout pas oublier bien sûr la présence d'animaux dangereux ; très facile de comprendre que dans ces forêts, l'amateurisme n'a pas sa place.

Ted Cortino, le flic taiseux, un brin schizophrène, qui semble vouer sa vie et sa haine aussi, à la justice ; puis le juge Edward McCarthy, empêtré dans son rôle mais qui succombe parfois aux exigences de la politique et enfin un enfant indien perdu, qui déteste les humains, et qui deviendra un homme pervers : Alan Morocco – Ayawamat –
Un thriller dans un huis-clos naturaliste sur fond de vengeance sourde.

Une intrigue qui met un certain temps à évoluer, le temps pour l'auteur, de planifier la mise en place de son épilogue, dans une randonnée, dont personne ne peut savoir qui survivra: la vérité? La justice ? Si cette préparation semble excessive, le suspens nous prend en train d'endurer à l'instar du blizzard, la neige, la glace, les dangers, et surtout l'autre. Qui va survivre ? J'ai ressenti une imperceptible morale sous-jacente de ce récit, qu'il ne faut pas juger trop hâtivement, et laisser place à la rédemption. Bien sûr un poncif, mais cela ne coûte rien de le rappeler, n'est-il pas ?

Avec ce polar " Pour seul refuge ", se mêle l'aventure, la nature, les vices des hommes et leur folie. Un bien bel ouvrage qu'a choisi les intervenants de ce Grand Prix.

Little Zombies (Makoto Nagahisa)

note: 3Little Zombies ! Christophe - 4 mars 2023

Un mise en scène originale et de la créativité à foison mais difficile de maintenir l'intérêt sur toute la longueur du film. A voir tout de même.

4 hands (Hans-Joachim Roedelius)

note: 54 hands de Roedelius Christophe - 4 mars 2023

Magnifique de minimalisme et d'émotion. un beau disque de piano.

Maldoror n° 1
Les enfants de la légende (Philippe Lechermeier)

note: 5Courses-poursuites et sombres complots Bérénice - 2 mars 2023

Les courses-poursuites s’enchainent à travers l’Europe du début du XXe siècle pour les cinq héros de ce roman. Avec son histoire bien rythmée et ses personnages aussi attachants que différents les uns des autres, Maldoror nous capture sans peine de la première à la dernière page. Cette aventure sur fond de légendes et de fantasy est captivante.
Maldoror – Les enfants de la légende est le premier tome d’une trilogie et a été récompensé par le prix des Pépites du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.

Loco Momo (Lenny Liu)

note: 5Safari photo en forêt ! Bérénice - 2 mars 2023

Pour célébrer l’arrivée du printemps, partez en randonnée photo dans la forêt de Loco Momo. Comme obéissant à un charme mystérieux, les animaux se pressent autour de vous. Choisissez entre les lynx, aigles, lapins, ours et poussins qui vous entourent et placez-les judicieusement dans votre cadre photo pour gagner des points. Un jeu rapide et coloré où il faut faire les meilleures combinaisons, avec des animaux mignons et une ambiance printanière. Le jeu propose un deuxième niveau de difficulté pour ceux qui aiment se lancer des défis.

Billy Summers (Stephen King)

note: 5Billy Summers Laurent - 1 mars 2023

Attention, le maître de l'étrange, du fantastique voire de l'horreur, "Stephen King", nous livre une version d'un thriller noir : "Billy Summers", un homme bien qui s'arroge le droit de tuer les méchants. Certes il a ses raisons qui remontent à l'enfance, puis à son expérience dans les marines en tant qu'ex-tireur d'élite.

Bien sûr, ce ne sont pas des raisons pour se faire justice soi-même, car celle-ci nous l'interdit, mais étant l'un des phénix de sa profession de tueur, avec le temps il décide de tirer sa révérence et de faire un dernier coup bien rémunéré, mais fréquemment, il s'agit toujours du dernier coup de trop.

Une première partie, que certains ont trouvé rébarbative; mais qui pose "Billy Summers", et surtout qui montre le coté rural des USA, dans lequel les violences n'ont rien à envier au monde urbain. Une tragédie familiale va donc, le jeter dans les griffes de l'armée. Et lui faire subir une expérience traumatisante, qui laissera des traces indélébiles, la participation à la guerre en Irak, notamment à Falloujah. Le récit de ces combats s'entrecroiseront tout au long de ce thriller.

Puis intervient, la divine apparition : Alice, jeune femme perdue, livrée à elle-même et dont Billy Summers va se sentir tenu de lui redonner confiance afin qu'elle puisse envisager l'avenir autrement. C'est pendant cette période de suspens, de répit, qu'il se décide à écrire son autobiographie, un moyen de rédemption qu'il va utiliser pour tenter d'échapper aux SPT ; en gardant sous le coude – son gri-gri – le livre "Thérèse Raquin" de Émile Zola.

Enfin sans vouloir dévoiler le roman, l'épilogue s'animera vertigineusement pour offrir une sortie dichotomique.

Il existe malgré tout, un petit clin d'œil, du maître de l'énigme, car dans une maison d'été où il écrit par moment, les tableaux semblent avoir le don de bouger ! Quitter le surnaturel il revient au galop. Aussi par exemple la référence au livre de " Faulkner " : Le bruit et la fureur, sur la page de couverture.

Un roman de grande classe, qui sait se montrer observateur, mais également doté d'une touche d'humanisme ; oui, malgré un sujet pour le moins cynique et violent. À chacun de savoir lire entre les lignes.

Ode (Stephan Eicher)

note: 5Une ode à la joie ! Juliette - 1 mars 2023

Sur des textes de Philippe Djian dont l’écriture est joueuse, angoissée, amoureuse, ténébreuse, Stephan Eicher nous offre avec cette ode, dix titres lumineux, poétiques et vibrants.
Le piano tour à tour discret, langoureux, sensible et les cordes somptueuses accompagnent ses textes où l’imagination est fantasque, la spontanéité pétillante et la sensibilité à fleur de peau.
Une ode à la vie, à l’amour …

L'allègement des vernis (Paul Saint Bris)

note: 5La nouvelle Joconde Séréna - 28 février 2023

Aurélien travaille au Louvre et doit diriger la restauration de La Joconde. Ce tableau emblématique pourra retrouver une seconde jeunesse, mais il est perplexe… Est-ce vraiment bien nécessaire ?
Un livre jubilatoire et fort en péripéties qui nous entraîne dans l’histoire de la Renaissance italienne, à travers les œuvres plus ou moins connues du Louvre et des artistes de l’époque. Les personnages sont drôles et les situations aussi intrigantes que désopilantes. Une belle réussite !

Circé (Madeline Miller)

note: 4fantastique, ensoleillé, étincelant Alice - 28 février 2023

J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire, j'aime les personnages qui ont des difficultés, qui galèrent c'est comme ça qu'on apprend à les connaitre. Au début notre héroïne est "juste" une déesse incomprise, mais quand on est déesse où est l'enjeu car on peut plus au moins avoir tout ce qu'on désire et surtout on est immortelle. Mais finalement les échecs et les difficultés s'enchainent pour cette déesse qui est avant tout une femme. Donc au fil des pages on s'attache on veut connaitre la suite. Si la mythologie ça vous ennuie alors lisez ce roman, c'est une très bonne façon de rentrer dedans mine de rien, d'en apprendre plus aussi sur l'Odyssée d'Homère, un roman sur la destinée d'une femme avant d'être une déesse, qui a des difficultés de femmes, qui subit aussi la violence des hommes, elle est touchante et puissante. J'aime le personnage et sa recherche des plantes, et de leurs pouvoirs.

Le loup des Ardents (Noémie Adenis)

note: 0 Patricia - 22 février 2023

L'amour et les forêts (Éric Reinhardt)

note: 3L'amour et les forêts Laurent - 15 février 2023

Un sujet profondément sociétal, quand on connait le nombre de femmes mortes sous les coups de leurs conjoints ; mais ceux-ci peuvent – au-delà de la force physique –, faire vivre un véritable cauchemar à leurs compagnes, pour aboutir au même résultat.

Si la quatrième de couverture nous spécifie que le livre de Éric Reinhardt sera " un texte fascinant", je dois reconnaître que dès le début j'ai souffert devant le style affecté voire à certains moments emphatiques de ce récit. Pourtant, j'ai insisté, diantre, pour espérer que Bénédicte Ombredanne (une anagramme ; une ombre damnée ?) arrive à trouver l'issue de sa forêt bien épaisse ou trouver la paix loin de son mari tyrannique.

Que dire de son mari Jean-François : un homme humiliant, un harceleur féroce, un adepte du chantage avec les enfants et un individu malsain, névrosé.

Enfin, Bénédicte, qui considère avoir une existence délabrée, et se désigne comme un objet mis au rebut, et donc une femme abandonnée. Une femme qui se voulait libre, et éviter les sempiternelles notions de conformisme, d'ordre établi et d'étroitesse d'esprit. Et qui ne trouvera, malheureusement, que d'ineffables coercitions.

Elle aura un seul moment dans ce lourd destin ; celui de jouir d'un instant unique, où le temps suspend la tombée des feuilles et lui octroi cet instant uniquement pour elle ; se sentir enfin désirée ; mais pour un bien court laps de temps ; pour derechef retrouver son sentiment de déréliction du ménage !

En résumé: j'ai la très nette impression d'être resté à l'orée du bois et de ne pas avoir trouvé le départ du sentier de grande randonnée de l'amour. Déçu, je suis, déçu je reste, car je n'ai pas eu l'appel de la forêt.

Fille (Camille Laurens)

note: 3Fille Laurent - 10 février 2023

Un livre de combat, peut-être, pour l'auteure " Camille Laurens ". Car comment éviter la discrimination sociologique du bébé dès sa naissance : fille ou garçon. Ainsi débute la perception pour la gent féminine d'une lutte qui sera pleine de déboires, de subir le long parcours des désillusions, de tomber dans des chausse-trappes et de sempiternels combats pour faire et avoir sa place dans la société.

Si le besoin de reconnaissance de l'homme, représente un aspect important de sa personnalité, il ne doit en aucune façon le faire au détriment de la femme. Faut-il donc en permanence le besoin de créer une identité Femme ; pourquoi ne pas admettre le dimorphisme une bonne fois pour toute et enfin mettre le genre sur un pied d'égalité, chacun comportant un potentiel absent de l'autre.

D'entrée de lecture, il appert que la naissance d'un garçon est grandement souhaitée. Aussi quelle déception pour le père, qui doit cacher celle-ci, sous des allures de fatalisme. Ainsi arrive Laurence, au sort tout tracé, et dont l'univers sera la procréation, la cuisine et la religion. Quel constat ? Quel avenir ? Quel destin ?

" Fille " concocte avec des mots crus, hardis, mais néanmoins concrets, le parcours non pas hors du commun d'une fille, d'une adolescente et enfin d'une femme mais le devenir de celui de la majorité des femmes. Une absence de réaction qui devient une résignation pour certaines et l'occasion de s'affranchir de la tutelle des hommes pour s'épanouir, pour d'autres.

Un livre réflexion, qui doit même si l'on n'apprécie guère le côté reportage de ce livre, offrir à tous, et de fait, faire appréhender la réalité traversée par les femmes tout au long de leur vie, sans tomber dans un manichéisme de façade et d'actualité.

Mamie Luger (Benoît Philippon)

note: 5Mamie Luger Laurent - 8 février 2023

Un peu inquiet au début de ce polar avec un titre, pour le moins surprenant : " Mamie Luger ", sachant que le Luger représente un pistolet semi-automatique ! Bref, notre mamie, Berthe Gavignol, 102 ans, édentée, armée d'un fusil, ne se gêne pas pour se servir avec justesse et efficacité des armes en sa possession.

En réalité, elle protège la fuite de tourtereaux – en tirant sur son voisin – qui veulent vivre avec passion leur amour, à l'origine l'amoureux a commis un acte répréhensible, et donc ils décident de s'enfuir, avec l'aide de mamie, bien sûr.

" 22 voilà la flicaille qui rapplique", et oui, garde à vue; avec l'inspecteur Ventura – non pas Lino – qui va tenter de comprendre la raison des actes de la centenaire, et découvrira au fil des heures qui passent, le palmarès incroyable et impressionnant de la vieille dame. Car sa théorie peut se résumer très simplement: je tire d'abord et je discute ensuite. Mais sans acrimonie, elle comprend son prochain : " Ah, alors, si c'est par conviction. J'dis pas que je comprends mais j'respecte ". "Les Tontons flingueurs" montrent le bout de leur nez, n'est-ce pas Michel Audiard ?

Et ainsi va se dérouler, lors de l'interrogatoire avec le " Képi ", la vie de Berthe, qui loin d'être insipide, aura vécu peu de joie mais surtout beaucoup de malheur, et qui toujours rebondira des vicissitudes de sa vie. D'ailleurs " Colombo " va ressentir beaucoup de compassion pour cette mamie et fera en sorte, de satisfaire son ultime besoin de vengeance. L'audition de la centenaire par l'inspecteur le surprend car il vit une garde à vue peu commune, avec une surprenante mamie, gouailleuse, cynique, sincère et dotée d'un franc-parler qui le laisse coi.

Si de prime abord, ce schéma de polar semble léger, avec certes des dialogues hilarants et croustillants, Benoît Philippon, aborde le sujet important du féminisme: le moteur de vie, de Berthe. Elle veut vivre libre avec ses choix, mais la société ne tolère que la mainmise des hommes sur tous les aspects de sa vie. Elle résiste, et veut être femme et respectée. Sans avoir à subir les tracasseries administratives, elle s'interroge également : " une femme incapable de porter la vie est-elle une femme ? ".

Un merveilleux moment de lecture, non seulement avec les dialogues mémorables mais en outre par les pistes de réflexions, sur l'anticonformisme et l'émancipation féminine. L'auteur montre qu'il est possible de faire rire, sans être prétentieux, et porter à réfléchir sur des sujets toujours d'actualité. Un grand merci pour ces bouffées de plaisir qu'inspirent ce polar.